La vie en communauté implique que tu partages tout cela avec les autres voyageurs. Cela se passe tranquillement. Jamais d’accrochages. Tout le monde ou presque est en vacances, l’esprit à la détente ! Pas étonnant que nous ayons fait une fois de plus de belles rencontres. Dès le premier jour, Marcel, un plombier allemand, passionné de voyages. La trentaine, cheveux courts, tatouages sur les jambes, jovial comme tout. Ensuite, une belle anglaise, Heather, cheveux châtains, yeux bleus-gris, globe-trotteuse, beaucoup d’humour. Elle voyageait depuis peu avec Ziyad, un libanais étudiant à Washington, et Michael qui vit à Boston sur la côte est des Etats-Unis.
On s’est bien entendu également avec Simon, français expatrié en Nouvelle-Zélande qui ne parlait pas un mot d'anglais en arrivant (je dis ca aux gens qui pensent qu'il faut être bilingue pour faire un truc comme ca), Julie, étudiante belge en psychologie (tous deux travaillent au Paradiso) ou encore l’étonnante Silvia qui semblait avoir trente ans mais en avait dix de plus et parlait couramment le français, l’anglais, le portugais bien sûr, et l’allemand. Malgré le confort, jamais l’idée de multiplier les activités ne nous a quitté. Aussi, avec Marcel, comme compagnon d’aventure, nous sommes allé faire d’abord la tournée des caves à vin. Les cépages sont français : Sauvignon, Chardonnay, ou encore Pinot Noir, et les vins plus fruités et doux que chez nous. Ils en font d’ailleurs au kiwi … J’ai tout de même apprécié leur Syrah rouge, ma foi excellent. Et dans le magasin de référence de Nelson, une crème de whishy chocolat menthe que j’aurais bien ramené en Calédonie. Après une demi-journée de dégustation, nous sommes rentrés rassasiés.
Le lendemain, direction « l’Abel Tasman Park » que l’on a découvert en kayak dans nos embarcations deux places sous un soleil de plomb et le ciel bleu. C’est l’un des plus grands parcs nationaux de Nouvelle-Zélande. La végétation est étonnante. Les arbres immenses et leur densité hallucinante. Notre guide, Tom, a marqué plusieurs pauses. Ici pour nous permettre d’observer, à quelques mètres de distance, des otaries se reposant sur les rochers après une nuit passée à pêcher. Là des cormorans au pied de formations calcaires spectaculaires. Ou encore à cet endroit, une plage de sable fin, pour manger un petit repas et reprendre des forces.
Lorsqu’il a fallu naviguer en pleine mer, les choses se sont un peu compliquées, d’autant que PJ comme moi, ne pagayions pas de la bonne manière ! On a ramé, c’est le cas de le dire. Sans doute deux ou trois plus que Luka, le tchèque qui filait à tout allure avec Marcel à son bord, ou Tom et sa touriste allemande … Sur le retour, nous avons utilisé une voile pour rentrer plus vite. Auparavant, tous les kayaks (4 en tout) s’étaient rapprochés. Deux personnes - se trouvant à l’avant des embarcations - tenaient les deux extrémités basse d’une immense voile, et ceux qui se trouvaient à l’arrière, les extrémités hautes. D’autres faisaient en sorte de maintenir les embarcations collées. Plus besoin de pagayer, le vent nous portait au lieu d’arrivée ... -------------
Pour rallier ce que je considère comme l’une des plus jolies villes que j’ai eu l’occasion de visiter dans mon existence, nous avons pris le bus. De Nelson jusqu’à Greymouth, où il n’y a rien d’intéressant à voir, puis de Greymouth jusqu’à Queenstown. Deux demi-journées perdues en transport en commun mais indispensables pour rejoindre la capitale de l’extrême. Un surnom qui lui va bien tant les activités sportives, garanties en adrénaline sont nombreuses. Cela méritait bien un saut en parachute au dessus de Glenorchy, commune située à proximité. C’est un souvenir inoubliable. Un peu de tension avant le décollage du petit coucou qui allait nous emmener au 7e ciel. La piste était perdue au milieu des montagnes, marquée au sol par des pneus de couleur blanche. Dans une petite construction en bois, se trouvait l’accueil. Une fois les formalités remplies, trois anglaises et deux calédoniens, prenaient place sur un canapé pour regarder un film : le saut en parachute d’une touriste. But de la projection, détendre l’atmosphère évidemment. Mais finalement, personne n’était paniqué. C’était un mélange d’impatience, d’excitation et d’interrogations. Les anglaises ont commencé l’expérience avant nous. Une à une, elles sont revenues, le sourire aux lèvres. Bien sûr, chaque saut est accompagné. C’est en tandem, avec un professionnel accroché à toi. Les instructions sont simples. Quand la porte de l’avion s’ouvre à 12 000 pieds (soit 4000 mètres d’altitude quand même), tu places tes jambes dans le vide, les mains sur les lanières de ton sac à dos, et la tête en arrière. Au moment où tu bascules dans le vide, ton corps, une fois à l’horizontal par rapport au sol, doit former un arc. La tête vers le haut du ciel, les genoux pliés et les talons presque sur les fesses.
Ensuite, eh bien, c’est 45 secondes de chute libre et de pure joie à plus de 200 kilomètres heures, puis le déclenchement du parachute qui stoppe brusquement la descente. Il n’y alors plus un bruit. C’est assez incroyable. Et là tu profites pendant 5 ou 6 minutes. « Enjoy » me hurlait CJ, mon moniteur brésilien. Enjoy les montagnes marron clair enneigées au sommet, enjoy le lac Wakatipu turquoise sous tes pieds (les 2pts rouge et bleu ci-dessous, c'est nous !). Pour ralentir le parachute, le moniteur effectue des virages en épingle dans les airs. Tu n’as toujours rien à faire. Juste regarder le spectacle. Au moment de l’atterrissage, il t’est simplement demander de lever les pieds à l’horizontal pour que tu puisses, avec ton accompagnateur, glisser doucement sur le sol. Simple comme bonjour !! Et le temps était merveilleux … Queenstown c’est une ville encerclée par les montagnes, un gigantesque lac, et des forêts de sapins. En hiver, elle se transforme en une station de ski particulièrement appréciée des néo-zélandais. En été, c’est un endroit agréable où il fait bon vivre. De jolis quais, une eau transparente, des terrasses qui donnent sur les monts environnant. Que demander de plus ? Un jardin botanique ? Il en existe un avec de surprenants arbres et de belles fleurs. Des magasins pour le shopping ? prenez la rue piétonne, vu les prix affichés dans les vitrines, vous ne repartirez pas déçu(e). Un endroit où se régaler ? entre cuisine néo-zélandaise, italienne, ou encore indienne, le choix ne manque pas. Les bars sont typiquement britanniques. En bois, avec des tables de billards, de la bonne musique pop, et des bières à gogo. On y bouge pas mal. Les gens aiment faire la fête à l’autre bout du monde. Lorsqu’il fait beau, certains se reposent au bord de l’eau, sur l’herbe de l’Earnseaw Park. D’autres sont attablés à des terrasses de cafés. Parfois, de jeunes musiciens jouent de leurs instruments. Cornemuse en duo, harpe en solo. Dans le ciel, des parapentistes semblent danser sur ces sons mélodieux. Les mouettes ne sont jamais loin. Près du quai, elles guettent la moindre nourriture et parfois, se chamaillent avec les nombreux canards qui peuplent le minuscule port de la ville. Quiétude absolue. Si beaucoup de touristes viennent à Queenstown, ce n’est pas seulement pour cette douceur de vivre et les sensations fortes que l’on peut y éprouver en jet-boat, parachute, saut à l’élastique (il est possible de se jeter dans le vide de 143 mètres de hauteur …) ou ski extrême (lâché depuis un hélico). C’est aussi pour sa proximité avec la région des Fjords. Le fameux Fjordland et son Milford Sound. A notre arrivée à Queenstown, nous n’avons pu réserver une croisière dans cet endroit. Les opérateurs qui en proposaient la visite étaient au complet pour le jour que nous souhaitions. Un mal pour un bien puisqu’il plu ce jour-là et que le suivant, date de notre seconde réservation, le soleil était revenu avec un ciel parfaitement bleu. ----------------
Un étroit couloir d’eau traversant d’innombrables falaises verticales émergeant de l’eau. Voilà ce qu’est Milford Sound. Peut-être le lieu le plus visité dans l’île du sud. Tous les voyageurs que nous avons côtoyer y sont passés ou prévoyaient de s’y rendre. Certains ont eu l’occasion de le survoler en hélicoptère, d’autres, comme nous, se sont « contentés » du ferry. Quel que soit le moyen de transport choisi, personne au final ne peut être déçu. La zone est protégée. Aucune habitation. Seules les opérateurs néo-zélandais sont autorisées à pénétrer avec leur flot de touristes. Pour accéder à ce petit coin de paradis, il faut traverser le Fjordland National Park. La route est fantastique. Dans les plaines, où quelques scènes du « Seigneur des Anneaux » ont été tournées, les contrastes affolent les yeux. Des collines verdoyantes portant sur leur sommet un long nuage blanc horizontal se reflètent à l’identique dans l’eau calme et pure des courants qui passent à leur pied. Une prairie dorée sépare les rochers de l’eau.
Le chemin s’assimile ensuite à un long serpent de bitume grimpant en altitude et entouré d’une forêt d’arbres dense. Sous les ponts, des torrents glacés bleu turquoise dévalent sur les pierres. Parfois, la vue se dégage et laisse entrevoir une succession de montagnes aux sommets blanc. Depuis maintenant deux ans, je n’avais plus observer la neige. Tout cela est majestueux. D’autant que les choses sont aménagées de telles sorte que le visiteur puisse en profiter pleinement.
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