jeudi 5 juin 2008

La Nouvelle-Zélande

Au bout du bout du monde. Dans le pacifique, il n’est pas possible d’aller plus au sud que la Nouvelle-Zélande dont la superficie est égale à la moitié de la France et qui n’est peuplé que par 4 millions d’habitants. 3 millions dans l’île du nord, la plus petite, qui abrite deux grosses villes, Auckland et Wellington, la capitale. 1 million seulement dans l’île du sud. Une broutille par rapport aux 40 millions de moutons recensés sur le territoire. Nous partîmes à deux. Pierre-Jean (PJ) et moi-même. Un premier vol Nouméa-Auckland, puis un deuxième Auckland-Wellington dans la foulée, et nous passions en 2 heures 45, de la Calédonie au « Pays au long nuage blanc ».
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Rien n’était préparé. Seulement une réservation. Celle de notre backpacker (auberge de jeunesse) à Wellington. On s’est retrouvé dans un grand immeuble zébré d’au moins 4 ou 5 étages. L’un d’eux permettait d’accéder à l’accueil, aux chambres et toilettes. Un autre, aux pièces de vie commune (cuisine, salle de télévision, de lecture, billards, accès à internet). Le principe c’est une chambre partagée par plusieurs personnes qui dorment dans des lits superposés. Cela coûte moins cher (en moyenne 22 dollars NZ = 11 euros) et favorise les rencontres. Nous avons fait celle de David et Claire. Deux français, expatriés au Canada depuis 4 ans, en plein tour du monde. Le leur était un peu particulier : dans chaque pays visité, ils couraient … un marathon. Lui est ingénieur, elle, traductrice. Ils sont passés d’abord par l’Argentine avant de venir en Nouvelle-Zélande où, quelques jours avant que nous fassions leur connaissance, ils foulaient les routes du marathon de Westport, sur la côte ouest de l’île du sud. Autres rencontres, celle de Summer, une infirmière venue des Etats-Unis avec son petit ami, et de Rob, un journaliste anglais. On a vite sympathisé. Peu de temps, mais suffisamment pour me dire que ce voyage commençait bien …
-------------- Le lendemain, ballade. D’abord au musée « Te Papa » où sont exposés des squelettes de requins, baleines, et autres animaux que l’on peut trouver dans la zone pacifique, mais aussi des pierres maoris symboliques, ou des vidéos et photographies des grandes catastrophes naturelles qui se sont produites chez les Kiwis. Les deux îles nord et sud de la Nouvelle-Zélande sont situées de part et d’autre de plaques tectoniques.
Wellington est connue pour être la « ville du vent ». Il y souffle fort effectivement. Mais ce qui m’a vraiment frappé, ce sont les fleurs. Il y en a partout. A chaque coin de rue, qu’elles soient au sol ou en hauteur. Beaucoup de grands immeubles à l’américaine également. Moins haut que les buildings US mais tout de même imposants. J’ai croisé de nombreuses personnes en costard-cravate qui se rendaient au travail à pied. Beaucoup de coureurs aussi. Malheureusement le temps pressait. Il nous fallait prendre le ferry pour rallier l’île du sud ...
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Quand tu pénètres dans les Queen Charlotte Sounds (ci-dessus), tu comprends que la suite de ton périple sera grandiose. Eau turquoise et rochers, montagnes pelées ou envahies par les sapins. Collines désertées par l’être humain. La nature à l’état pur. Tous les passagers se sont rués à l’avant ou l’arrière du bateau pour admirer le spectacle. Appareil de photo au cou, je ne perdais pas une miette. D’autant que ces paysages sont propres à la Nouvelle-Zélande. Ils se différencient de ce que l’on peut voir en Calédonie. Les Queen Charlotte Sounds, c’est un chemin maritime entre les terres. Un passage obligé pour accoster dans le Southland et plus précisément à Picton. Une toute petite ville côtière. Les locations de véhicules étaient bouclés pour 3 jours et d’après certains échos, les backpackers affichaient complets. Je me suis rendu au Point d’Information de la ville. Et là, je n’en suis pas revenu. En l’espace de 5 minutes, la réceptionniste nous a trouvé et réservé un backpacker à Nelson (à l’ouest de Picton, toujours dans la partie nord), et deux tickets de bus pour cette destination. Pas de surplus à payer, seulement les tickets et la réservation au « Paradiso » pour une nuit. Je me suis aperçu ensuite que chaque ville, quelle que soit sa taille, disposait d’un point d’information (I Site) où il était possible de réserver tout ce que tu souhaitais. Ils passent les coups de fil, s’adaptent à tes demandes et aux possibilités. Les touristes peuvent venir les mains dans les poches …
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Nelson, c’est une ville géniale. La plus ensoleillée du pays. On a vraiment passé du bon temps là-bas. Déjà, un backpacker de rêve : le « Paradiso ». A l’extérieur, piscine, sauna, jacuzzi, barbecue électrique, terrain de beach volley et un vieux bus réaménagé en bar … A l’intérieur, de la moquette au sol, un escalier pour accéder aux toilettes et aux douches qui fonctionnaient à merveille avec de l’eau chaude. Une grande cuisine tout équipée avec four, micro-onde, assiettes, couverts, verres, frigo, et j’en passe. Ils ont leur propre site "backpackernelson.co.nz" et un groupe à leur nom sur facebook (je l'ai sur mon profil).
Sinon voilà un aperçu

La vie en communauté implique que tu partages tout cela avec les autres voyageurs. Cela se passe tranquillement. Jamais d’accrochages. Tout le monde ou presque est en vacances, l’esprit à la détente ! Pas étonnant que nous ayons fait une fois de plus de belles rencontres. Dès le premier jour, Marcel, un plombier allemand, passionné de voyages. La trentaine, cheveux courts, tatouages sur les jambes, jovial comme tout. Ensuite, une belle anglaise, Heather, cheveux châtains, yeux bleus-gris, globe-trotteuse, beaucoup d’humour. Elle voyageait depuis peu avec Ziyad, un libanais étudiant à Washington, et Michael qui vit à Boston sur la côte est des Etats-Unis.

On s’est bien entendu également avec Simon, français expatrié en Nouvelle-Zélande qui ne parlait pas un mot d'anglais en arrivant (je dis ca aux gens qui pensent qu'il faut être bilingue pour faire un truc comme ca), Julie, étudiante belge en psychologie (tous deux travaillent au Paradiso) ou encore l’étonnante Silvia qui semblait avoir trente ans mais en avait dix de plus et parlait couramment le français, l’anglais, le portugais bien sûr, et l’allemand. Malgré le confort, jamais l’idée de multiplier les activités ne nous a quitté. Aussi, avec Marcel, comme compagnon d’aventure, nous sommes allé faire d’abord la tournée des caves à vin. Les cépages sont français : Sauvignon, Chardonnay, ou encore Pinot Noir, et les vins plus fruités et doux que chez nous. Ils en font d’ailleurs au kiwi … J’ai tout de même apprécié leur Syrah rouge, ma foi excellent. Et dans le magasin de référence de Nelson, une crème de whishy chocolat menthe que j’aurais bien ramené en Calédonie. Après une demi-journée de dégustation, nous sommes rentrés rassasiés.

Le lendemain, direction « l’Abel Tasman Park » que l’on a découvert en kayak dans nos embarcations deux places sous un soleil de plomb et le ciel bleu. C’est l’un des plus grands parcs nationaux de Nouvelle-Zélande. La végétation est étonnante. Les arbres immenses et leur densité hallucinante. Notre guide, Tom, a marqué plusieurs pauses. Ici pour nous permettre d’observer, à quelques mètres de distance, des otaries se reposant sur les rochers après une nuit passée à pêcher. Là des cormorans au pied de formations calcaires spectaculaires. Ou encore à cet endroit, une plage de sable fin, pour manger un petit repas et reprendre des forces.

Lorsqu’il a fallu naviguer en pleine mer, les choses se sont un peu compliquées, d’autant que PJ comme moi, ne pagayions pas de la bonne manière ! On a ramé, c’est le cas de le dire. Sans doute deux ou trois plus que Luka, le tchèque qui filait à tout allure avec Marcel à son bord, ou Tom et sa touriste allemande … Sur le retour, nous avons utilisé une voile pour rentrer plus vite. Auparavant, tous les kayaks (4 en tout) s’étaient rapprochés. Deux personnes - se trouvant à l’avant des embarcations - tenaient les deux extrémités basse d’une immense voile, et ceux qui se trouvaient à l’arrière, les extrémités hautes. D’autres faisaient en sorte de maintenir les embarcations collées. Plus besoin de pagayer, le vent nous portait au lieu d’arrivée ... -------------

Pour rallier ce que je considère comme l’une des plus jolies villes que j’ai eu l’occasion de visiter dans mon existence, nous avons pris le bus. De Nelson jusqu’à Greymouth, où il n’y a rien d’intéressant à voir, puis de Greymouth jusqu’à Queenstown. Deux demi-journées perdues en transport en commun mais indispensables pour rejoindre la capitale de l’extrême. Un surnom qui lui va bien tant les activités sportives, garanties en adrénaline sont nombreuses. Cela méritait bien un saut en parachute au dessus de Glenorchy, commune située à proximité. C’est un souvenir inoubliable. Un peu de tension avant le décollage du petit coucou qui allait nous emmener au 7e ciel. La piste était perdue au milieu des montagnes, marquée au sol par des pneus de couleur blanche. Dans une petite construction en bois, se trouvait l’accueil. Une fois les formalités remplies, trois anglaises et deux calédoniens, prenaient place sur un canapé pour regarder un film : le saut en parachute d’une touriste. But de la projection, détendre l’atmosphère évidemment. Mais finalement, personne n’était paniqué. C’était un mélange d’impatience, d’excitation et d’interrogations. Les anglaises ont commencé l’expérience avant nous. Une à une, elles sont revenues, le sourire aux lèvres. Bien sûr, chaque saut est accompagné. C’est en tandem, avec un professionnel accroché à toi. Les instructions sont simples. Quand la porte de l’avion s’ouvre à 12 000 pieds (soit 4000 mètres d’altitude quand même), tu places tes jambes dans le vide, les mains sur les lanières de ton sac à dos, et la tête en arrière. Au moment où tu bascules dans le vide, ton corps, une fois à l’horizontal par rapport au sol, doit former un arc. La tête vers le haut du ciel, les genoux pliés et les talons presque sur les fesses.

Ensuite, eh bien, c’est 45 secondes de chute libre et de pure joie à plus de 200 kilomètres heures, puis le déclenchement du parachute qui stoppe brusquement la descente. Il n’y alors plus un bruit. C’est assez incroyable. Et là tu profites pendant 5 ou 6 minutes. « Enjoy » me hurlait CJ, mon moniteur brésilien. Enjoy les montagnes marron clair enneigées au sommet, enjoy le lac Wakatipu turquoise sous tes pieds (les 2pts rouge et bleu ci-dessous, c'est nous !). Pour ralentir le parachute, le moniteur effectue des virages en épingle dans les airs. Tu n’as toujours rien à faire. Juste regarder le spectacle. Au moment de l’atterrissage, il t’est simplement demander de lever les pieds à l’horizontal pour que tu puisses, avec ton accompagnateur, glisser doucement sur le sol. Simple comme bonjour !! Et le temps était merveilleux … Queenstown c’est une ville encerclée par les montagnes, un gigantesque lac, et des forêts de sapins. En hiver, elle se transforme en une station de ski particulièrement appréciée des néo-zélandais. En été, c’est un endroit agréable où il fait bon vivre. De jolis quais, une eau transparente, des terrasses qui donnent sur les monts environnant. Que demander de plus ? Un jardin botanique ? Il en existe un avec de surprenants arbres et de belles fleurs. Des magasins pour le shopping ? prenez la rue piétonne, vu les prix affichés dans les vitrines, vous ne repartirez pas déçu(e). Un endroit où se régaler ? entre cuisine néo-zélandaise, italienne, ou encore indienne, le choix ne manque pas. Les bars sont typiquement britanniques. En bois, avec des tables de billards, de la bonne musique pop, et des bières à gogo. On y bouge pas mal. Les gens aiment faire la fête à l’autre bout du monde. Lorsqu’il fait beau, certains se reposent au bord de l’eau, sur l’herbe de l’Earnseaw Park. D’autres sont attablés à des terrasses de cafés. Parfois, de jeunes musiciens jouent de leurs instruments. Cornemuse en duo, harpe en solo. Dans le ciel, des parapentistes semblent danser sur ces sons mélodieux. Les mouettes ne sont jamais loin. Près du quai, elles guettent la moindre nourriture et parfois, se chamaillent avec les nombreux canards qui peuplent le minuscule port de la ville. Quiétude absolue. Si beaucoup de touristes viennent à Queenstown, ce n’est pas seulement pour cette douceur de vivre et les sensations fortes que l’on peut y éprouver en jet-boat, parachute, saut à l’élastique (il est possible de se jeter dans le vide de 143 mètres de hauteur …) ou ski extrême (lâché depuis un hélico). C’est aussi pour sa proximité avec la région des Fjords. Le fameux Fjordland et son Milford Sound. A notre arrivée à Queenstown, nous n’avons pu réserver une croisière dans cet endroit. Les opérateurs qui en proposaient la visite étaient au complet pour le jour que nous souhaitions. Un mal pour un bien puisqu’il plu ce jour-là et que le suivant, date de notre seconde réservation, le soleil était revenu avec un ciel parfaitement bleu. ----------------

Un étroit couloir d’eau traversant d’innombrables falaises verticales émergeant de l’eau. Voilà ce qu’est Milford Sound. Peut-être le lieu le plus visité dans l’île du sud. Tous les voyageurs que nous avons côtoyer y sont passés ou prévoyaient de s’y rendre. Certains ont eu l’occasion de le survoler en hélicoptère, d’autres, comme nous, se sont « contentés » du ferry. Quel que soit le moyen de transport choisi, personne au final ne peut être déçu. La zone est protégée. Aucune habitation. Seules les opérateurs néo-zélandais sont autorisées à pénétrer avec leur flot de touristes. Pour accéder à ce petit coin de paradis, il faut traverser le Fjordland National Park. La route est fantastique. Dans les plaines, où quelques scènes du « Seigneur des Anneaux » ont été tournées, les contrastes affolent les yeux. Des collines verdoyantes portant sur leur sommet un long nuage blanc horizontal se reflètent à l’identique dans l’eau calme et pure des courants qui passent à leur pied. Une prairie dorée sépare les rochers de l’eau.

Le chemin s’assimile ensuite à un long serpent de bitume grimpant en altitude et entouré d’une forêt d’arbres dense. Sous les ponts, des torrents glacés bleu turquoise dévalent sur les pierres. Parfois, la vue se dégage et laisse entrevoir une succession de montagnes aux sommets blanc. Depuis maintenant deux ans, je n’avais plus observer la neige. Tout cela est majestueux. D’autant que les choses sont aménagées de telles sorte que le visiteur puisse en profiter pleinement.

C’est à bord d’un petit bateau à étage que j’ai découvert Milford Sound. Il était possible de s’asseoir à l’arrière et sur le toit ou de rester debout à l’avant. Nous sommes passés au milieu des falaises, d’une verticalité hallucinante, en s’arrêtant à plusieurs reprises pour les admirer, et voir plus en détail les chutes d’eau, la végétation, des otaries ou encore ces rochers, semblables, avec un peu d’imagination, à des tortues en train de s’embrasser. Le capitaine du bateau nous livrait ses commentaires et notre opérateur nous avait livré un sac de nourriture. Temps magnifique, une fois de plus. La croisière dura 2 heures et demie et c’est enchantés que notre groupe de visiteurs repris le bus après avoir mitraillé Milford Sound de photos.

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