vendredi 27 avril 2007

"Bingooooo !!!!"

Jour de repos aujourd'hui. Avec Hélène et Marianne, les filles de l'accueil au boulot, on s'est rendu au "Bingo". Un endroit très fréquenté. On y joue de l'argent. Elles sont toutes les deux mères de famille. La première est de Maré, la deuxième de Lifou. Ce sont mes profs de language des îles. "Dja-hein", "Ela-nien", "Bozu", "Oleti" sont autant de mots qu'elles m'ont appris. En secret, nous avions convenu du rendez-vous. Cet après-midi, à 16 heures, personne ne manquait à l'appel ...

A l'intérieur, une gigantesque salle, sans fenêtre. Moquette verte. Ecrans de télévisions plasma accrochés aux murs. Des centaines de tables, rondes, aux couleurs turquoises cernées de noir. Tout autour, installés sur des chaises aux pieds noirs et dossiers orangées, des gens de tout âge, de tout horizon. Ils tiennent dans leur main leur grille de Bingo. Une voix sans âme annonce des nombres. "90", une demi-seconde, "8", une demi-seconde. Les mains s'agitent sur les tables pour cocher des cases, à l'aide de feutres bleus mis à la disposition de chaque joueurs. "24 ... 45 ... 12". Certains remplissent 3 grilles en même temps. D'autres, une seule. Sur un grand écran, tous les nombres, en surbrillance jaune ou rouge, sur fond vert apparaissent une fois cité. "77 ... 51 ... 33". Pas un bruit dans la salle. Puis soudain, une voix. Différente. Excitée, tendue. "Quine !!!!" Cette vieille dame à lunettes a coché 5 nombre sur la même ligne horizontale. Une femme en tailleur bleu lui apporte une sorte de Coupe. Et la place devant elle. Puis s'en va. La récompense n'est pas pour tout de suite. Le jeu n'est pas fini. It's Bingo Time. "89 .. 48 ... 1". Mes yeux cherchent. Mes doigts parfois hésitent. Ici le feutre reste en suspend. Là, il trouve la cible. "64 ... 58". "Bingoooooooo !!!!". Marianne, à ma gauche, a fait mouche. L'une des 3 grilles qu'elle a acheté 100 francs pacifiques l'unité est entièrement cochée. Elle exhibe le ticket. Un plateau de billets et de pièces lui est apportée. Recomptage. Encaissement. Pas sur un compte, dans le porte-monnaie. 42 000 CFP, soit 350 euros, pas mal. Discrètement, sous la table, elle me glisse deux billets de 5000. Un pour moi, un pour Hélène à ma droite. Puis en donne un nouveau à ce couple face à nous. Ce sont des neveux. "Quand tu gagnes, tu fais un geste pour les autres, c'est une sorte de coutume" m'explique Hélène. Sur le coup je suis gêné. Je me rattrappe plus ou moins en leur payant chacune deux grilles. "Quine" ! Cette fois, c'est Hélène qui reçoit la Coupe et qui, après le Bingo que l'on a cette fois tous raté, recupère 7000 CFP. Elle me donne un billet de 1000 ainsi qu'à Marianne.

Fin du jeu et drôle de sortie de scène : sans avoir gagné, je repars avec 4000 francs pacifiques ... "Bon, vous choisirez, mais le resto c'est pour moi !"

1 commentaire:

Aymeric a dit…

Monsieur Charmasooooouuuuuuuuwwwwwww,
je vous signale le décollage aujourd'hui du Seb en direction de vos tropiques.

Attention, y a du lourd qui arrive.

PS : Jurietti est IN-TRANS-FER-ABLE.