mercredi 18 juin 2008

Le Jubilé Karembeu

C'est l'évènement sportif de l'année en Calédonie. Aucun autre rendez-vous ne pourra rivaliser dans les mois à venir avec ce jubilé. Tout le monde guettait l'arrivée sur le territoire de France 98, 10 ans après la finale de la Coupe du Monde remportée contre le Brésil. Une équipe menée cette fois par Christian Karembeu, l'enfant de Canala et de Lifou, désormais ambassadeur de la Calédonie et du Pacifique au sein de la Fédération Internationale. Il souhaitait offrir ce cadeau à ceux qui ont encouragé puis fêté les Bleus à 22 000kms du Stade de France. Loin de la folie populaire métropolitaine, mais avec la même passion.
Alors il a ramené dans ses bagages : Zidane, Lizarazu, Blanc, Pirès, Djorkaeff, Leboeuf, Lama, Charbonnier, et quelques réservistes (Lamouchi, Djetou, Laigle, Sylvestre). Dans l'équipe de ses amis : Pascal Vahirua et Antoine Kombouaré notamment, l'actuel entraîneur de Valenciennes (en Ligue 1), son grand frère, celui qui l'a pris sous son aile à ses débuts professionnels au FC Nantes ...

9646 supporters. Le stade Numa Daly - refait à neuf - à guichets fermés. Dans les escaliers des tapis rouges déroulés. Sur le coté, un écran géant diffuse "les Yeux dans les Bleus" quelques heures avant le coup d'envoi. Les spectateurs ouvrent ensuite grands leurs yeux pour observer le magnifique spectacle de Stan Kabar Louët. Sur l'air de l'hymne à la joie, des troupes de danseurs océaniens, aux costumes parfois très différents, se mélangent gracieusement et dans le rythme. Une sorte d'effervescence organisée sur toute la surface du grand rectangle vert ... Une réussite !

A la fin du spectacle, un jeune gamin d'une dizaine d'année apparaît au centre du terrain. Je l'avais déjà vu à la mi-temps d'un match opposant la sélection calédonienne à celle des Fidji. Ce jour-là, sous les applaudissements de centaines de spectateurs, il s'était mis à jongler pendant 15 minutes. Eh bien, c'était le même, de retour. Et cette fois, près de 10 000 personnes lui faisait face. A la fin de sa démonstration, depuis le rond central et après s'être levé le ballon sur un ultime jongle, il le repris de volée pour l'envoyer à l'entrée du tunnel des joueurs au niveau de la touche. Christian Karembeu en sortit sous les acclamations de la foule. Nul doute qu'un frisson parcouru son corps à cet instant-là.

Le match n'a pas été extraordinaire en soit. Ils ne sont plus beaucoup en activité. Mais 10 buts seront marqués au cours de la soirée. Un quintuplé de Pirès dont un lob extraordinaire à l'entrée de la surface. Un but pour Djorkaeff et deux têtes victorieuses de Zizou côté France 98. Sur certaines actions, l'ancien n°10 époustoufla encore tout le monde. Il n'a rien perdu de ses gestes, c'est garanti ... Exemple sur cette transversale de Djorkaeff venue de la gauche. Zidane coupe la trajectoire dans l'axe, dévie le ballon de l'arrière de son crâne légendaire, pour lancer idéalement côté droit Antoine Kombouaré. Pourtant, à aucun moment, ses yeux n'ont pu voir l'ancien parisien. Il y eut aussi ces contrôles de balle, ces orientations d'une simplicité déconcertante. Même dans un cadre amical, le voir jouer est un plaisir. Un plaisir réel, comme un enfant s'extasie devant un magicien ou la dextérité d'un guitariste. Bouche ouverte. Mais bon tout cela, vous connaissez ...

Christian Karembeu est un héros ici. Un exemple de réussite pour les jeunes kanaks. Les gens sont fiers de son parcours. Du FC Gaitcha à Lifou où il raflait déjà les titres, il passe au FC Nantes pour y rejoindre Antoine Kombouaré. Les Canaris sont à l'époque ce qu'il se fait de mieux en terme de jeu. Il est Champion de France en 95.

De la Loire Atlantique, le loyaltien s'envole ensuite pour l'Italie et la Sampdoria. Il côtoie alors Seedorf, Mihaljovic, Chiesa, Maniero, Veron. Considéré comme l'un des meilleurs récupérateurs au monde, Karembeu attise les convoitises des plus grands clubs européens. Le Barça et le Real Madrid s'arrachent pour le faire signer. Il ira finalement chez les Merengue et remportera la Ligue des Champions 98 après avoir marqué 3 buts en 5 matchs. Dans la foulée, il s'offre la Coupe du Monde avec les Bleus, puis la Super Coupe d'Europe avec Madrid. 2 ans plus tard, ce sera l'Euro, et en 2001, la Coupe des Confédérations ...

A la fin de son jubilé, il prit le micro pour s'adresser à la foule, un autre français d'origine kanak à ses côtés, Antoine Kombouaré. Les deux frères lancèrent un même message aux jeunes. En substance : vous aussi, vous pouvez réussir en travaillant. Nous en sommes la preuve. Prononcer ces paroles devant son public, après ce jubilé synonyme de reconnaissance sportive et humaine(ses coéquipiers ont tous loué sa gentillesse, son humilité et son sens du respect), c'était aller au bout de son rêve.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour, j'ai travillé pour le Jubilé Karembeu,je cherche à prendre contact avec vous. Pourriez-vous me contacter s'il vous plaît. Je vous remercie bien d'avance.

Bien à vous

Anonyme a dit…

auriez-vous une adresse mail personnel ?

Anonyme a dit…

Bonjour Pourriez vous me contacter à cette adresse mail SVP : klsthan@gmail.com

Bien cordialement